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Michon de Montmares
Lun 31 Oct - 10:48
Lun 31 Oct - 10:48
LES SECRETS AUX PIEDS DES PEUPLIERS
♫ flowers
Il était parvenu à obtenir une visite juste avant les heures convenables, pour des raisons de discrétion. Michon avait bien eu du mal à réussir à pénétrer les barrières cérébrales du baron de Roquessac. Sa méfiance était des plus naturelles, à dire vrai : perdu au milieu de tous·tes ces Montmares et ascendant·es, la famille de Roquessac était similaire à un domaine d’irréductibles au milieu d’une armée de lamiers semblables à des orties. Il avait fallu bien des courbettes et des invitations aux demeures des un·es et des autres dans tout le Poitain pour parvenir innocemment jusqu’à Germain de Roquessac qui, par chance, n’était pas insensible aux charmes des hommes. Tout n’était pas encore gagné, toutefois.
Après une longue balade dans les modestes et tristes jardins de la maison des Roquessac, le baron avait laissé seul son invité à l’ombre d’un énorme saule pleureur. Michon attendit patiemment quelques minutes, à l’abri des regards, en mettant ses chausses. Enfin, il emprunta une trajectoire différente de son hôte, préférant la rangée de peupliers et leur bruyère. Ayant repéré les lieux un peu plus tôt, il devait bientôt se retrouver sur l’une des voies de terre allant se perdre dans les vignobles.
Son caraco à la polonaise était dégrafé, ouvert sur une chemise qu’il glissait tant bien que de mal dans son pantalon. Son étole était encore défaite ; ses motifs étaient remarquables, inspirés des jardins du Roy. Froissée, elle pendait sur chaque épaule, manquant de s’envoler à tout moment. Son regard était presque noir, perdu dans des songes éloignés du monde dans lequel il marchait avec automatisme. De toute évidence il se hâtait puisque le Vicomte tentait de se rhabiller tout en marchant. Il leva haut l’un de ses arpions pour sauter par-dessus des pieds de jacinthe et rejoindre le fameux chemin. Sa tête et son chapeau passèrent tout juste les deux cyprès qui séparaient l’allée de l’éden.
Ce fut à cet instant précis qu’il tomba sur un visage familier.
Aussitôt ses yeux s’écarquillèrent et ses lèvres s’arrondirent dans une stupéfaction silencieuse. Il fut possible de voir la lueur de réflexion traverser l’émeraude de ses iris ; une courte seconde puisque l’instant suivant, Michon arborait un énorme sourire, la lumière revenue sur ses traits. Il opina légèrement du chef pour la saluer.
« Madame la baronne de Bonvouloir ! Ma chère cousine ! »
Ses mains étaient nues, ses gants contenus entre deux doigts alors que le jeune homme en avait terminé de remettre son col et s’occupait dorénavant de nouer son étole. Comme si de rien n’était. Alors qu’il fermait son caraco, il s’exclama :
« Des inopinées retrouvailles. Charmantes, toutefois inopinées ! »
Le Vicomte remettait calmement ses gants, bien que ses gestes fussent rapides et précis. Il ne détournait pas son regard de la femme, comme pour l’obliger à le regarder droit dans les yeux.
« Si votre hôte vous invite à les visiter, je vous conseille fortement de trouver une excuse pour ne pas perdre votre temps dans ces jardins, ils sont ennuyeux. Je préférais boire le thé avec la petite Roquessac que de retourner dans ces couleurs ternes. »
Quoique rétrospectivement, jouer à la dinette aurait pu être amusant. Michon ne perdait rien de son sourire éclatant. Il remit correctement son chapeau sur le sommet de son crâne.
« Je ne vous ferai pas l’affront d’un baise-main, pas de cela entre nous, n’est-ce pas ? Mais n’y voyez ni irrespect ni affront, ma chère Esther. »
♫ flowers
Il était parvenu à obtenir une visite juste avant les heures convenables, pour des raisons de discrétion. Michon avait bien eu du mal à réussir à pénétrer les barrières cérébrales du baron de Roquessac. Sa méfiance était des plus naturelles, à dire vrai : perdu au milieu de tous·tes ces Montmares et ascendant·es, la famille de Roquessac était similaire à un domaine d’irréductibles au milieu d’une armée de lamiers semblables à des orties. Il avait fallu bien des courbettes et des invitations aux demeures des un·es et des autres dans tout le Poitain pour parvenir innocemment jusqu’à Germain de Roquessac qui, par chance, n’était pas insensible aux charmes des hommes. Tout n’était pas encore gagné, toutefois.
Après une longue balade dans les modestes et tristes jardins de la maison des Roquessac, le baron avait laissé seul son invité à l’ombre d’un énorme saule pleureur. Michon attendit patiemment quelques minutes, à l’abri des regards, en mettant ses chausses. Enfin, il emprunta une trajectoire différente de son hôte, préférant la rangée de peupliers et leur bruyère. Ayant repéré les lieux un peu plus tôt, il devait bientôt se retrouver sur l’une des voies de terre allant se perdre dans les vignobles.
Son caraco à la polonaise était dégrafé, ouvert sur une chemise qu’il glissait tant bien que de mal dans son pantalon. Son étole était encore défaite ; ses motifs étaient remarquables, inspirés des jardins du Roy. Froissée, elle pendait sur chaque épaule, manquant de s’envoler à tout moment. Son regard était presque noir, perdu dans des songes éloignés du monde dans lequel il marchait avec automatisme. De toute évidence il se hâtait puisque le Vicomte tentait de se rhabiller tout en marchant. Il leva haut l’un de ses arpions pour sauter par-dessus des pieds de jacinthe et rejoindre le fameux chemin. Sa tête et son chapeau passèrent tout juste les deux cyprès qui séparaient l’allée de l’éden.
Ce fut à cet instant précis qu’il tomba sur un visage familier.
Aussitôt ses yeux s’écarquillèrent et ses lèvres s’arrondirent dans une stupéfaction silencieuse. Il fut possible de voir la lueur de réflexion traverser l’émeraude de ses iris ; une courte seconde puisque l’instant suivant, Michon arborait un énorme sourire, la lumière revenue sur ses traits. Il opina légèrement du chef pour la saluer.
« Madame la baronne de Bonvouloir ! Ma chère cousine ! »
Ses mains étaient nues, ses gants contenus entre deux doigts alors que le jeune homme en avait terminé de remettre son col et s’occupait dorénavant de nouer son étole. Comme si de rien n’était. Alors qu’il fermait son caraco, il s’exclama :
« Des inopinées retrouvailles. Charmantes, toutefois inopinées ! »
Le Vicomte remettait calmement ses gants, bien que ses gestes fussent rapides et précis. Il ne détournait pas son regard de la femme, comme pour l’obliger à le regarder droit dans les yeux.
« Si votre hôte vous invite à les visiter, je vous conseille fortement de trouver une excuse pour ne pas perdre votre temps dans ces jardins, ils sont ennuyeux. Je préférais boire le thé avec la petite Roquessac que de retourner dans ces couleurs ternes. »
Quoique rétrospectivement, jouer à la dinette aurait pu être amusant. Michon ne perdait rien de son sourire éclatant. Il remit correctement son chapeau sur le sommet de son crâne.
« Je ne vous ferai pas l’affront d’un baise-main, pas de cela entre nous, n’est-ce pas ? Mais n’y voyez ni irrespect ni affront, ma chère Esther. »
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Age : 22
Occupation : Vicomte des côtes de Montmares à Bellevigne || Dramaturge
Thème : Une Promenade
Dispo rp : 3/3 Rps en cours
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