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Annabelle de Latour
Ven 2 Sep - 16:58
Noblesse
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Annabelle Farges de Latour
« Cachées entre deux épines, éclot la rose »

Avant que de me livrer, dirais-je au plaisir ou au besoin de vous écrire, je commence par me présenter à vous.  J'ai l'honneur d'être Annabelle Farges de Latour, vivant en ce monde depuis 20 printemps. Sachez qu'en ma qualité de rentière, j'appartiens à la Noblesse et que s'il nous faut parler marivaudages, je suis célibataire et hétérosexuelle. J'ai, comme tout un chacun, bien des secrets mais s'il me fallait vous en livrer les plus édifiants je vous citerai les cachotteries suivantes : Je suis en réalité Artemisia Fontanges d’Aigremont, fille unique du tristement célèbre Comte d’Aigremont et suis censée être morte et je désire sauver mon comté de la Mort Rouge et redonner à ma famille sa noblesse déchue. Je m’y connais également en arts occultes.. Maintenant que vous savez tout cela, je vous dis adieu ; je voudrais causer plus longtemps avec vous mais l'heure me presse..

Petites indiscrétions

Chasseresse hors pair, cavalière émériteAutiste sans déficience (TSA) Têtue et tête brûléeA peur des hommes Plus proche des animaux que des Hommes Formée aux simples et à la survie Initiée à l’occultisme ainsi qu’à la démonologie Cache ses traumatismes

De corps & d'esprit

Feat. Peneope Eckhart - Death is the only ending for villainess.

Il y a un je-ne-sais-quoi qu’on n’explique pas lorsque l’on étudie l'arrête délicate de ce profil marmoréen. Une impulsion, mélange de désir et de crainte. Car elle est belle, cette fille aux yeux trop profonds, trop graves. Deux lacs bleus qui tendent aux abysses, accompagnant la pâleur de cette peau laiteuse, à peine parfois parsemée de grains de beauté. Sous l’arrogance de sa gorge immaculée, les cicatrices, cachées par le corsage. Tristes lignes qui tracent leurs circonvolutions presque délicates, pas même grossières ou discordantes. Il y a de l’harmonie même dans ces étranges marques qui se terminent en point d’orgue pour qui oserait aller jusqu’à la toison rousse du pubis : trois sillons rouge écarlate, comme un point final, une assurance d’appartenance à quelque chose plutôt qu’à quelqu’un. Ses cheveux au carmin soutenu tombent lourdement au creux de sa fine taille qu’elle dédaigne d’enserrer dans des corsets ou des atours bien trop inconfortables. Ondulations carmines, elles habillent la silhouette filiforme et racée. Et ce regard limpide transperce ceux qui font l’erreur de l’imaginer délicate. Car ses mains, sous le vernis de l’élégance, ne trompent pas : il y a des cals et des rugosités de ceux qui savent survivre et manier les armes.

Il n’est pas rare ainsi que de la trouver chevauchant, l’arbalète au poing, à l'affût d’une proie, libre enfin de tous les carcans dont on l’affuble. N’est-elle jamais plus belle que dans ces forêts silencieuses où elle s’aventure ? Car elle n’aime rien tant que ce silence végétal, loin des tourments des hommes, ces hommes qui la convoitent et l’effraient en silence. Elle se cache, animale, rejette ces autres qui ne savent ni ne connaissent les réels tourments, de ceux qui pulsent en son sein, de ces trois sillons qui brûlent parfois comme une fièvre tandis que la maladie s’étend sur le comté qui l’a vu naître et la laissent faible et tremblante comme un nouveau né. Elle ressent dans sa chair même la souffrance de ces gens dont elle se devrait d’être responsable. Et ceux qui lui ont un jour ouvert la porte pour quelques jours ou mois, pour aider cette enfant du Comté dévasté, pour la cacher aux yeux inquisiteurs qui croient en sa mort et qui prient qu’un jour une Fontange d’Aigremont annulera l’affreuse maladie.

Tant de pressions sur la ligne de ces épaules laiteuses qui se dérobent, elle qui pleure ces disparus, ces alliés qui ont tenté l’impossible et permis sa simple survie. Et son regard trop souvent sévère se pare plus souvent de haine que de joie. Ces gens qui dansent, qui paradent et cancanent, se prélassent, froufrous de soieries, de dentelles, pourquoi ne pas seulement se soucier du mal qui gangrène son comté ? Et si personne ne fait rien, qu’à cela ne tienne, elle risquera tout, jusqu’au bûcher. Impulsive, la belle jamais ne plie, toujours rompt. Elle se refuse si souvent aux concessions, à la tiédeur. Tour à tour brûlante ou glacée, ses détestations sont aussi vives que ses affections. Rien de médiocre jamais, en ce sein de jouvencelle. Elle porte haut sa féminité, se refusant à se laisser limiter par ce sexe que l’on prétend faible. De grandes ombres tombent parfois sur son visage lorsqu’elle se voit être proie de ces hommes qui ne savent chasser qu’en enclos fermé. La peur en secret l’enserre de son étau : car elle ne craint rien tant que cette violence gravée dans sa chair, profondément marquée. Pourtant elle se refuse à laisser l’angoisse l’emporter et se tient trop droite en proue de ce navire qui la guide jusque dans l’enfer des faux semblants et des sourires en coin. Sera-t-elle le joyau de cette société putassière ? Elle s’en défend, elle qui n’aspire qu’à de nobles desseins, pleine d’idéalisme. Pourquoi courber l’échine ? Elle aura bien tôt de s’agenouiller, si sa tête finit sur un billot.

Dans ces époques peu au fait des choses, Annabelle est peu commune, par bien des aspects. Il est aisé de l’imaginer hautaine, froide ou même simplement étrange. Elle qui ne semble réaliser la profondeur de ses troubles ne saurait même nommer ce qui ne porte encore de nom. De nos jours, l’on dirait qu’elle souffre d’un trouble autistique sans déficience et bien des choses lui échapperont ainsi à jamais. L’ironie en fait partie et la demoiselle manque cruellement d’humour, ne riant que par mimétisme social, toujours un peu en décalage. Elle ne peut résister au toucher des plumes, qui attirent invariablement ses mains, sans même vraiment s’en rendre compte. Elle se retrouve parfois, les doigts passés sur quelque manteau, quelque ornement et à la honte qu’on lui renvoie. Le doux balancement de ses propres bras l’étreignant font partie de ses choses qui savent la calmer, apaiser un temps les crises de panique parfois démesurées et qui ont fait bien souvent dire d’elle qu’elle était quelque simplette. Elle tente de juguler ce qu’elle appelle “ses bizarreries” mais rien ne saurait calmer parfois l’émoi qui la saisit dans les endroits bondés. Aussi est-elle solitaire plus par nécessité que par essence. Sa passion sans borne pour la botanique et la chasse se doit souvent d’être réfrénée tant elle est capable de se montrer brutalement prolixe. Parmi les petits rien capable de la focaliser dans le présent : le toucher du métal froid et lisse. Elle tripote ainsi très souvent un bracelet torque d’argent massif à son poignet, lourd, peu féminin et qui appartenait à son père.


La Nature Dévoilée


TW : Violences, violences sexuelles, pédophilie, maladie, sexisme.

Une enfant est née, par une nuit sans lune. Une enfant est née, coiffée de sang. Une enfant est née, une femme est morte. Un vague parfum d'indifférence, l'enterrement se fit vite et sans pleurs pour le comte Sylaire Fontanges d'Aigremont désormais veuf. Il avait après tout deux garçons aînés d'un premier mariage. Une fille n'aurait d'intérêt que pour être mariée, aussi ne porta-t-il qu'une attention spartiate à la fillette. Les deux frères jumeaux qui avait précédés étaient autant gâté que celle qu'on avait appelée Artemisia était ignorée. Drôle de fillette, qui mit quatre ans avant de parler vraiment et encore, seulement à sa nourrice, la seule avec les domestiques à vraiment se préoccuper d'elle. Car elle était adorable, cette enfant, au moins aussi souriante et tendre de coeur que l'était sa mère, dont elle serait plus tard le portrait craché. Quelle misère, disaient les petites gens, que son père ne lui accorde pas même un regard ! Quelle misère que ce petit amour livré à elle-même, méprisée même par ses aînés qui, face aux retards de la petite, la considéraient déjà comme étant simplette. Les crises de panique enfantines n'aidant guère à la défaire de cette image, Artemisia grandit simplement, un peu comme ces mauvaises herbes dont elle savait par coeur les noms. Sa mère avait aimé les plantes et sa serre avait été autrefois superbe avant de tomber progressivement dans l'oubli et l'indifférence, juste entretenue par un vieux jardinier presqu'aveugle et cette petite fille peu loquace mais qui récitait par coeur les noms botaniques si compliqués.

L'indifférence a de cet avantage qu'elle pouvait de consacrer à ses lubies plutôt que de recevoir une éducation plus classique et très vite l'enfant navigua entre la bibliothèque et la serre, solitaire, évitant ses tyrans de grands frères qui la maltraitait en toute impunité. Son père était égal à lui-même : taciturne, colérique et toujours comme dégoûté de simplement la croiser. Artemisia se satisfaisait bien de ne croiser personne, prenant ses repas dans ses quartiers, qui avaient été ceux de sa mère, accompagnée parfois des domestiques, qu'elle traitait avec bonté et en égaux. Ces derniers avaient pour "la petite madame" une affection que sa propre famille n'avait pour elle. Face aux trois hommes revêches de la fratrie, Artemisia avait des allures d'ange. Malgré ses étrangetés et ce que beaucoup prenaient pour de la simplicité, la petite fille était brillante, tant que le sujet l'intéressait. Un jour qu'elle observait le jardin depuis la serre, Artemisia vit passer ses frères, apprêtés pour la chasse, ainsi que son père et tout un tas d'hommes. Les chevaux qu'ils montaient impressionnèrent la fillette de neuf ans qui les regarda s'éloigner avec envie : comme cela avait l'air agréable. Elle sortit prudemment de ses quartiers, marchant en tapinois jusqu'à arriver près des tentes et du paddock, tout décoré de fanions et de fleurs. C'était si joli... Les chevaux paissaient tranquillement, attendant d'être montés. Artemisia était fascinée. Elle n'avait aucune idée de la nature de l'évènement, ni de qui était en visite et peu lui importait. Tout ce qui l'intéressait étaient les chevaux, le chenil tout proche et toutes ces choses inconnues.

Stephane, le fils du commis de cuisine qui venait souvent lui apporter des douceurs et lire avec elle était occupé à courir partout et Artemisia l'arrêta, intriguée. Elle apprit ce jour-là que le Roi lui-même était venu participer à cette chasse, organisée en son honneur. Le Roi... Elle était curieuse de voir ce personnage incroyable mais les évènements se précipitèrent autour d'elle : un orage fit bientôt rage, brusque et violent, surprenant tout le monde. Artemisia eu le temps de se mettre à l'abri mais les cavaliers qui revinrent bientôt, trempés et grelottants, ne comptaient dans leurs rangs ni ses frères, ni son père - et pas plus ce roi dont Stephane lui avait fait le portrait plus tôt. Une sourde inquiétude, presqu'un pressentiment... La voilà qui court sous la pluie, qui dérape entre les talus, saute les ruisseaux. Elle file, sans trop savoir pourquoi, une angoisse chevillée au corps. Des bruits lui proviennent bientôt de la rivière, devenue torrent. Le vent souffle si fort qu'il en devient assourdissant, Artemisia dérape, tombe, s'écorche mais se relève et parvient finalement face à une scène qui la glace et la fige dans les fourrés. Son père hurle d'une voix qu'elle ne lui connait pas tandis que le roi, retenu par l'un des frères, tente de s'extirper de l'eau. Le jumeau hurle aussi, tente d'attraper la main du roi. Dans la panique ou à dessein - même Artemisia n'aurait su le dire - le souverain s'extirpe de l'eau, au détriment de Gaël, qui patauge, tente de garder l'équilibre et tombe dans un hurlement au milieu des flots. Des cris, il en vient de partout et Artemisia n'y comprend plus rien, ne réalise même pas. L'un de ses frères ne revient pas. Il ne reviendra jamais. Le roi, lui, sort de l'eau et nul ne saurait dire s'il se trouvait honteux ou soulagé d'être simplement vivant.

Artemisia était rentrée toute seule, grelottante, sous le choc. Sa nourrice s'était précipitée mais elle avait à peine senti la couverture sur ses épaules. Personne à part cette brave femme n'avait remarqué son absence. Personne ne savait de quoi elle avait été témoin. Les voiles noirs furent hissés et le domaine fut en deuil. Rien n'y fut plus jamais pareil.

--

Quatre ans étaient passés, comme une éternité. Quatre ans où le domaine avait basculé à la mort de Gaël. Ce père déjà sombre devenu sinistre s'isolait de tous, ses colères ayant renvoyé bien des domestiques. Des nouveaux amis avaient émergés du Miracle sais-où. Artemisia était toujours aussi peu considérée mais une chose avait changé également : l'un de ces "nouveaux amis" semblait s'être étrangement entiché de la jeune fille de treize printemps, dont la beauté avait éclose aux prémices de sa puberté. Lucien de Montloup avait décelé en cette jeune fille une âme puissante et son affection se témoignait en un apprentissage bien plus secret, celui des arts les plus sombres, les plus noirs et interdits. Sans doute Lucien aimait-il cette fleur tout juste éclose mais cela était égal à Sylaire, hâve et constamment fiévreux depuis le drame. Peu lui importait sa fille quand l'absence d'un fils le rongeait. Godfric, le jumeau survivant suivait la descente aux enfers de son père, incapable de se remettre de la perte de sa moitié d'âme. Ainsi Artemisia fut-elle précipitée dans un univers qu'elle aurait mieux valu qu'elle ignore. Lucien lui apprit les noms des Innommables et elle s'y plongea, ô combien s'y plongea-t-elle, cette âme pure ! Si blanche enfant, elle n'aspirait qu'au savoir, qu'à apprendre. Jamais, se disait-elle, jamais je n'en appellerait à ceux qui lui parlaient bien plus qu'un Miracle culpabilisateur. Très vite elle eut sa préférée, celle à qui dédier ses réussites et ses espoirs. Et des réussites, il y en avait : Artemisia était capable de mémoriser des formules bien plus complexes que bien des amis de ce père qui sombrait dans la haine et la démence, habité par l'idée que le roi avait tué sciemment son enfant. Plus douée, plus sage peut-être que ce père, elle dédiait son art à la Grande Dame de la Nuit, guidée par Lucien qui voyait en la jeune fille une merveille parmi les merveilles : fou d'elle, il convoitait de demander sa main mais il n'en aurait jamais le temps.

Car un cataclysme dévasta de nouveau le domaine et cette fois, la ruine de la maison vint de l'intérieur. Comme un ver dans un fruit ; l'esprit rongé de haine avait lâché sur le monde un Malféen pestilentiel. Le ciel fut rouge, l'eau fut boue, les récoltes pourrirent et le sang arrosa la terre. La Mort Rouge étendit ses ailes sur le Comté tandis que le Comte sacrifiait son dernier fils, l'être qui comptait autrefois tant à ses yeux au prix d'une vengeance d'une vanité terrible. Inapte à contrôler le malféen, Sylaire vit celui qu'il avait invoqué dévaster sa propre terre et Artemisia, impuissante face au drame, fut renvoyée à toute son insignifiance mortelle : elle n'avait jamais que treize ans. Adieu nourrice aimée. Adieu le gentil commis de cuisine. Adieu son dernier frère. Adieu, bonnes gens. Lucien, horrifié de la tournure des choses et bien plus modéré que d'autres des nouveaux amis de Sylaire supplia Artemisia de se réfugier dans sa baronnie mais cette dernière refusa : elle n'abandonnerait pas ses gens avant de savoir quoi faire. Elle ne laisserait pas son père, quand bien même ne l'avait-il jamais seulement regardée.

--
Elle demeura, la "petite madame", comme une figure de proue d'un vaisseau fantôme. Plus de rires, plus de soleil et de joie dans la demeure. Il ne restait que son père, rendu fou par le drame qu'il avait lui-même provoqué et l'ombre voûtée et funeste qui se tenait derrière lui. Qu'avait-il finalement fait, sinon avoir provoqué sa propre ruine ? Dans ces ténèbres vacillait la flamme d'une enfant. Juste une petite fille qui cherchait désespérément à conjurer le Mal Pestilentiel, fouillant tous les livres, prise par le temps. Déjà le Miracle dépêchait l'Impérium pour marcher sur le comté. Elle tenta bien un vieux pentagramme pour chasser le malin mais cela ne fit qu'attirer l'attention de la chose qui l'observait depuis les recoins. Les ombres s'étaient parées d'yeux malsains. Le Malféen, usant du corps de Sylaire attrapa cette insignifiante petite chose mais qui se battait, ho qui se battait... Petite fille innocente, il la blessa, la tortura avec un plaisir tout consommé. Il lui apprit la peur des hommes, la lui chevilla au corps, attoucha sa blancheur, souilla sa peau, lui infligea des tortures qui auraient brisés bien des hommes robustes. Comment fit-elle pour survivre, pour ne pas sombrer dans la folie ? Artemisia elle même n'aurait su le dire. Elle s'accrochait à des petits rien, s'échappait en pensées jusqu'à ce que, finalement, le salut lui vienne de Lucien. Pauvre Lucien, torturé par la maladie et la fièvre, qui enleva Artemisia peu avant la prise du domaine par l'Impérium. Peu avant que l'on emporte son père, devenu simple coquille vide, il avait regardé cette enfant et une larme de sang avait coulé tandis que le démon la violentait et ses lèvres avaient imploré : fuis.

Fuis, douce enfant à l'innocence déchue.
Fuis, toi l'unique survivante d'un drame qui aurait pu être si aisément évité.

Artemisia fut cachée, dérobée à l'Impérium par ces mêmes petites gens qui l'avait vu grandir et l'avait aimée, bien plus que son père ou ses frères. L'on grima un cadavre de fille rousse décédée de la maladie en la comtesse, ainsi fut-il aisé de tromper l'Inquisition et l'on déclara la lignée directe du comte. Dernière héritière de ce Comté, elle vécu un temps chez les uns, chez les autres, se grimant en paysanne. Elle apprit la vie rurale, apprenant par l'un à chasser, par l'autre à manier l'arc et puis l'arbalète chez un ancien garde du domaine. Elle apprit à dépecer le gibier, les champignons comestibles, les pièges et les collets. Elle survécu plutôt que vécu, parfois réveillée en hurlant par une fièvre épouvantable. Sur son bas-ventre, le secret : la marque du démon sur son jeune corps, laissé lorsqu'il avait abandonné Sylaire. Elle l'ignorait, douce enfant de l'été doré. Elle souffrait bien trop déjà mais les tâches simples lui permettaient d'oublier un temps. S'abîmer dans le désespoir ne ramènerait pas les beaux jours. Pour tous ces gens qui luttaient, elle devait lutter aussi. Lorsque son père mourut de maladie en prison, elle pleura pour lui les larmes qu'il n'avait jamais eu pour elle.
Des années passèrent ainsi, de fuites, de petites joies, de misère et de chagrins. Loin de s'endiguer, l'épidémie faisait rage et les morts étaient bien trop nombreux. Les Inquisiteurs ajoutaient à l'horreur. Lucien était mort, non sans tenter de sauver une dernière fois celle qu'il aimait toujours. Ce fut une lettre qui lui fut un jour apportée et qui lui donnait le nom d'une famille dans un duché voisin qui serait à même de l'aider, ils étaient barons et d'anciens amis d'affaire de Lucien. La route serait longue et la fermeture des frontières compliquerait les choses mais Artemisia avait finalement pris sa décision : avec la mort de l'ancien roi, elle pourrait peut-être plaider sa cause et celle de son comté à la cour. Peut-être pourrait-elle sauver ce qu'il restait de ses terres, ne serait-ce que pour ceux qui l'avaient aidé et cachée et qui la priait dans une naïve croyance. Seule une d'Aigremont pourrait défaire ce qu'un d'Aigremont avait fait.

Les Farges de Latour virent un matin arriver une jeune femme encapuchonnée montée sur une vieille rosse et s'il n'y avait eu la lettre que leur avait adressée Lucien, peut-être n'auraient ils ouvert le portail à cette vagabonde en guenilles. Lorsqu'elle s'effondra d'épuisement, ils lui offrirent un lit, un toit, un endroit où reposer. Toutes ces années de fuite avait métamorphosé Artemisia, bien plus sauvage qu'alors. Plus sombre, plus dure aussi. Cependant, la baronne s'éprit de cette oiselle blessée : elle qui n'avait jamais pu avoir d'enfant vit dans cette arrivée un cadeau du Miracle, un don des Cieux pour apaiser son chagrin de n'avoir connu cette douceur que d'avoir une fille. L'amour désintéressée de cette pieuse femme parvint doucement à toucher Artemisia, qui n'avait connu la chaleur d'une mère qu'au travers du prisme de sa nourrice. Ce furent quelques mois plus doux, comme à l'hivers succède invariablement le printemps. Des mois à réapprendre la confiance, à reprendre quelques maladroites habitudes, elle qui n'avait jamais été élevée comme les autres. De la plus simple étiquette, elle ne savait rien. Elle s'ouvrait tout doucement à ces gens qui lui offrait à un toit et une identité nouvelle : Annabelle Farges de Latour succéda à Artemisia Fontanges d'Aigremont. Elle leur offrit finalement de leur faire part de ses desseins : elle voulait rejoindre la cour pour tenter de trouver des alliés pour lui venir en aide face à la maladie et au malféen - bien qu'elle leur cacha soigneusement son impiété et la vérité démoniaque derrière la maladie. Bien que les Farges de Latour rêvaient en secret que leur Annabelle oublie cette période sinistre et trouve un gentil époux, ils se montrèrent conciliants en faisant la demande à l'une de leur connaissance dont ils étaient les vassaux. Ils supplièrent tant et si bien qu'enfin Annabelle dû de nouveau partir d'un endroit aimé. Le trou béant dans sa poitrine avait à peine commencé à se refermer que la voilà sur les routes, en chemin pour rejoindre celui qui devrait la guider et lui apprendre à survivre dans ce milieu ô combien plus hostile que celui qu'elle venait d'affronter.


Les liaisons dangereuses


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Arnaud de Florbelle
Mentor et futur allié ?
Celui chez qui on l'envoie afin de parfaire son éducation, afin d'introniser la belle dans cette société où les froufrous cachent des couteaux et où les langues sont des armes. Elle ne sait rien de lui, il ne sait rien d'elle en dehors de ce rôle composé. La fragile confiance d'un coeur de porcelaine saurait elle être donnée ?

Famille Farges de Latour
Les faux parents d'Annabelle, dans la confidence de sa véritable identité et les potentiels membres qui gravitent autour du couple de barons. Le couple sont les alliés de la jeune fille et véritablement aimants. D'autres membres de la famille pourraient être moins bienveillants.

Femme de chambre ou domestique
Une femme de confiance qui vivrait chez Arnaud de Florbelle et aurait été mise au service d'Artemisia par ce dernier. Quelqu'un qui voudrait l'aider et la soutenir, avec qui développer une complicité et une amitié solide et comprendrait les troubles et terreurs de sa maîtresse.

Démonistes
Les anciens "amis" du comte Sylaire d'Aigremont avaient connaissance de sa fille, Artemisia, et de ses pouvoirs et connaissances. L'un d'eux se trouvant à la cour pourrait vouloir la manipuler ou la faire chanter, suivant ses propres desseins et développer une obsession malsaine en comprenant qu'elle est marquée par Visage Adorné de Douleur, ou bien simplement vouloir user de ses talents pour son propre compte.

avatar11.jpg
Lalouve
35 ans

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Dernière édition par Annabelle de Latour le Mer 26 Oct - 21:03, édité 14 fois
Annabelle de Latour
Messages : 16
Age : 20 ans
Occupation : Fille de barons
Thème : ♫ Thème
Arnaud de Florbelle
Ven 2 Sep - 19:45
Noblesse
Mon élève préférée ! >D

Bienvenue par ici Anna' la belle (lol, dad joke), et bonne rédaction de fiche. Il me tarde tellement de rejouer avec toi, ça fait grave longtemps ! Annabelle - Cachée entre deux épines, éclot la rose. 1f60d
Arnaud de Florbelle
Messages : 103
Age : 41 ans.
Occupation : Marquis, essayiste controversé et trublion.
Thème : Le Trublion ♫
Dispo rp : 5/5 rps dispo.
DCs : None.
Arnaud de Florbelle
Sam 1 Oct - 0:19
Noblesse
Il n’y a d’autre enfer pour l’homme que la bêtise ou la méchanceté de ses semblables .
Donatien Alphonse Francois de Sade, La philosophie dans le boudoir.

Félicitations, cher‧e ami‧e !



Quel incroyable personnage tu nous livres là, et dont j'ai beaucoup aimé suivre la terrible mais très inspirante histoire. Annabelle est passée par beaucoup d'épreuves et d'autres l'attendent à présent à la Cour mais je gage que sa détermination à sauver ses gens et son comté sera plus forte que tout. Un personnage touchant et tragique. J'apprécie également beaucoup la représentation autistique, documentée et travaillée. Hâte de rejouer enfin avec toi, my love.

Te voilà à présent officiellement validé‧e, bienvenue parmi nous ! Maintenant que l'étape de la fiche de personnage est passé, nous t'invitons à prendre tes marques sur les Chroniques de Frélence. Pour ce faire il te faudra poster le "Carnet Personnel" de ton personnage pour y mettre les informations le concernant, ses liens, sa chronologie rp et tes recherches. Libre à toi d'organiser ça comme tu l'entends mais nous insistons sur l'importance de remplir cette fiche de suivi et la tenir à jour pour aider les autres à se lier à ton perso, à comprendre son histoire et ses aventures. Passer dans la zone "Listings" est également une manière de bien démarrer sur le forum. et recenser les différents détails de ton personnage : avatars, familles, titres, appartenance à un club mais aussi les multicomptes et autres. Tu trouveras le formulaire universel sur le topic "Se Recenser". Si tu as envie d'avoir un Mentor, passe par "L'Adelphie Frélencienne" pour trouver un‧e joueur‧se deviendra taon Parain/Marraine.

Pour la partie plus "RP", tu peux demander des rps ou exposer des idées dans la zone "Demandes Diverses". Tu peux poster tes demandes de rps directement dans la zone et les demandes plus spécifiques (changement de compte, de pseudo, de groupe ou d'avatar, demandes de DC, de lieux...) sur le topic dédié. Enfin, le topic des "Liens recherchés par les Membres" te permettra de poster tes recherches de liens pour aider les gens en recherche de liens pré-fiche à trouver leur bonheur. Comme il est demandé un lien avec un personnage validé pour pouvoir rejoindre l'aventure, c'est très important d'offrir tes idées pour permettre à d'autres de nous rejoindre ! Ceci étant dit, encore félicitations et bienvenue sur les Chroniques de Frélence. Puisses-tu bien t'y amuser et faire évoluer ton personnage !

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Arnaud de Florbelle
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